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Enfin bon bref, la vie quoi !
9 mai 2011

Intermède littéraire

Petit intermède "littéraire" au milieu du voyage en Corse... produit de l'atelier d'écriture du lundi matin :

Ecrire une nouvelle à partir d'une illustration choisie parmi celles proposées

 

Anne a choisi "Terrasse à Sainte Adresse", de Claude Monet

792px_Claude_Monet___Jardin___Sainte_Adresse


 

Etre à New York, en 2011… et pourtant se retrouver au printemps de l’année 1867… quelque part dans le nord-ouest de la France, à Sainte Adresse… telle est l’étrange expérience qu’est en train de vivre Thomas, 81 ans.

« Quel tableau magnifique » se dit Thomas… Claude Monet a tracé avec une infinie minutie ces nombreux détails. Par un tour de force digne d’un grand Maître en peinture, il a réussi à laisser s’exprimer distinctement ces petites tâches posées côte à côte, l’ensemble créant de manière surprenante un résultat harmonieux et parfaitement lisible.
Je laisse mon regard balayer le tableau : dans un sens détaillant toutes les fleurs, petites touches aux couleurs vives, puis de retour par la mer calme avec, sur la ligne d’horizon, cette multitude de petits bateaux disputant, on le devine, quelques régates.
Les deux drapeaux ne me parlent guère, tout comme les deux personnages au centre. Un jeune couple effectif ou en devenir… je dirais plutôt en devenir si j’en juge par la distance d’approche qui les sépare encore…

Et voila mon regard qui s’attarde maintenant sur le vieux monsieur assis de trois quart, portant canne et canotier. Il semble totalement absorbé par ce qu'il regarde. Observe-t-il le couple qui discute ou alors suit-il assidûment la compétition qui se dispute au large ?
Le temps de me questionner à ce sujet et je découvre une présence. Cette dame, assise de dos, robe longue et ombrelle blanches… mais qui est-elle ? Est-elle plutôt de l’âge de son voisin de chaise à la barbe grise… sa femme peut être ? Est-elle au contraire plus jeune, suivant avec attention la conversation qui se déroule devant ses yeux entre les deux jeunes gens ? Et dans ce cas, quelle est son état d’esprit… est-elle jalouse, encourageante ? Ou peut être ne les connaît-elle pas ces deux tourtereaux ? Mais la présence des 2 fauteuils vides me porte à croire que cela n’est pas le cas…

 Plus je regarde cette toile et plus la dame m’interpelle. Je cherche, sans en trouver, d’autres indices. Par exemple, est-elle nécessaire à l’équilibre esthétique de l’œuvre ? A-t-elle était peinte là pour une triviale question de symétrie… deux drapeaux, 4 personnages… non, je ne le pense pas.
Et cette ombrelle qui masque entièrement sa tête : il m’apparaît évident qu’avec cette inclinaison elle ne protège absolument pas la dame du soleil… ce qu’elle protège c’est bel et bien son anonymat… Le mystère reste entier et a même tendance à s’épaissir je dirais…

Alors Claude ! Que de cachotteries ! Qu’as-tu donc à nous dire, à demi mots, dans le style « Je vous en montre un peu, mais pas trop quand même ». On ne me la fait pas à moi ! A mon âge, vieux coquin que je suis resté, j’ai bien ma petite idée !
Tous comptes faits, je te remercie Claude pour ces quelques instants que je viens de passer à laisser vagabonder mon imagination jusqu’aux rives d’un monde flirtant avec le grivois. Monde que je n’avais pas abordé depuis… oh… depuis bien trop longtemps à mon goût !

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